Voyageur infatigable, Charles Waechter a puisé à travers le monde des images, des odeurs et des sons, plein la tête, pour son inspiration artistique, qui l'a conduit à immortaliser ses impressions par la sculpture. Il excelle dans l'art de représenter le corps humain en mouvement et refuse le minimalisme de l'art contemporain, qui trop souvent se situe en marge de toute émotion.
Que reste-t-il d'une réalité non perçue par les sentiments les plus profond que l'Homme éprouve ?
Hanté par l'espace pour pouvoir donner au corps toute son envergure, Charles Waechter a choisi la sculpture. Cet art domine aujourd'hui l'activité créatrice de lartiste, puisqu'il lui permet une représentation complète des attitudes exprimant les sentiments de la femme essentiellement, dans toutes ses dimensions.
Dans un premier temps, le travail de l'argile lui offre cette liberté qu'il déploie dans l'expression des visages et les mouvements du corps. Poursuivant sa quête des formes, Charles Waechter ne se contente pas de modeler la terre. L'eau et le feu seront les ingrédients indispensables pour aboutir au sommet de son art qu'il réalise dans le bronze.
On découvre chez Charles Waechter un artiste qui essaie de se réaliser entre l'imagination, l'émotion et la raison, entre ce qui est propre aux sentiments et ce qui induit la réflexion.
Le sage Confucius, dans la Chine du VIe siècle avant notre ère, disait «Montrez-moi comment danse un peuple, quel est son art, je vous dirai si sa civilisation est malade ou en bonne santé.»
Charles Waechter répond à Confucius en activant la puissance émotive de la matière que reflète le corps humain. Il renoue avec l'esthétique, conscient que la beauté, charnelle ou mystique, repose l'âme de ses angoisses et le subconscient de ses fantasmes.
Bernard Pierrat
Philosophe & Président honoraire de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Alsace